Texte de Tereza Jeřábková, traduit par Aurélie Wellenstein

La gravure sur pierre est une technique très ancienne, liée à la gravure des pierres précieuses.

La gravure telle qu’on la connaît aujourd’hui prend ses racines dans les pays tchèques de l’époque baroque. Ressemblant à la gravure du « cristal de roche », ce type de travail était à la mode, mais cependant très coûteux.
Au début du 17e siècle, on a commencé à utiliser les roues en métal, sur lesquelles on appliquait un abrasif. Kašpar Lehman fut le premier tailleur de verre. En 1609, l’empereur Rudolf II lui accorda d’ailleurs un privilège
À partir de 1675, les graveurs tchèques connurent le succès grâce à leurs qualités artistiques et grâce au « Cristal tchèque », matière de grande qualité, tendre à la gravure, et dont le fort indice de réfraction permettait aux graveurs la fabrication d’objets éclatants et brillants.

On peut dire que le verre tchèque a su pour la première fois de son histoire atteindre la renommée mondiale à la charnière des 17e et 18e siècles, et ce notamment grâce au verre gravé et taillé.

À la fin du 18e et au début du 19e siècle, la verrerie tchèque a connu un certain déclin à cause de la guerre prusso-autrichienne et des guerres napoléoniennes.
Pourtant la gravure a résisté, surtout au nord de la Bohême et a réussi à s’y développer. Le graveur le plus important de cette époque était Dominik Bímann de Nový Svět à Krkonoše. Il s’est fait remarquer par ses portraits, en utilisant la technique de la gravure profonde. La deuxième personne de renom fut un architecte viennois Ludvík Lobmeyr, qui a acheté en 1855 l’usine de Kamenický Šenov et qui a renforcé de façon significative le niveau de la gravure de verre.
À cette époque, on utilisait également la technique de la gravure sur pierre. Elle était plus appropriée pour réaliser des créations mattes, simples et économiques, rehaussées par des ornements.
Il faut mentionner encore Bedřich Egerman. Graveur de renom, il a inventé un glacis rouge qu’il gravait par dégradés.
Au début du 20e siècle, la gravure atteint son sommet grâce aux travaux des professeurs Josef Drahoňovský et Jaroslav Horejec, ainsi qu‘ à ceux de Ludvika Smrčková et d’autres artistes issus de La Grande Ecole des Arts et Industries.